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Les chroniques anciennes : L'usine
L'usine de Pagny fut fondée en 1892 par Fabien HENRION. Elle avait pour but la fabrication des appareils d'éclairage électrique, dont le succès venait d'être consacré par la grande Exposition Internationale de 1889.
Elle exploite donc d'une part la fabrication des charbons de lampes à arc, dont le principe venait d'être découvert quelques années plus tôt par un savant français " Carré ", et d'autre part la lampe à incandescence. Les lampes à arc servaient à l'éclairage des villes et de tous les lieux publics, la lampe à incandescence à l'éclairage privé.
Placé entre le chemin de fer et le canal, dans une région encore peu industrialisée, l'usine ne devait pas tarder à connaître un grand essor et ses fabrications à connaître une renommée mondiale.
En 1912 Fabien HENRION cède son affaire à la Compagnie Lorraine des lampes et appareillages électriques.
L'usine est presque entièrement détruite pendant la guerre de 1914-1918, la reconstruction recommence en 1929. Mais les circonstances avaient changé. La lampe à incandescence avait progressé et semblait devoir battre à tout jamais l'arc électrique. C'est donc dans ce but que la reconstruction commença.
Mais d'autres industries naissaient : le cinéma prenait un essor prodigieux. De populaire il devenait industrie de luxe et la lampe à arc redevenait reine pour la projection cinématographique.
Le développement de l'automobile et des appareils électriques amenaient le développement des balais de moteurs.
La C.S.F. donnait un nouvel avenir aux charbons de piles pour la construction des batteries (à l'étranger, le poste secteur est encore peu répandu).
La fabrication de la Compagnie Lorraine s'orient donc à nouveau vers la fabrication des charbons, à tel point que l'atelier fabriquant des lampes fait vendre en 1926 à un consortium spécialisé.
En 1937, la seule maison similaire en France, le Carbone fusionna avec la Compagnie Lorraine pour former " Le Carbone Lorraine " permettant ainsi de spécialiser les différentes usines et de mieux faire face aux conditions du marché mondial.
Peu touchée à la Libération, l'usine de Pagny a pu être remise rapidement en route.
Actuellement elle compte plus de 700 personnes, pour une production environ 120% de celle d'avant guerre. 70% de ses produits partent à l'exportation.
Outre la fabrication mentionnée ci-dessus : charbon pour le cinéma, charbons de piles, elle fabrique les charbons de soudure, pour tirages de blanc photogravures médicales, des tubes pour résistances chauffantes, des frotteuses de locomotives électriques. Des débouchés nouveaux se créent chaque jour dans cette industrie.
A l'usine est adjointe une fabrication de noir de fumée qui entre partie dans ses propres fabrications, partie dans la fabrication du caoutchouc. Ce noir est obtenu par combustion incomplète des hydrocarbures lourds résultant de la distillation de la houille.
Produits utilisés à l'usine.
Huile anthracénique, brais. Le mélange de ses deux produits sert à fabriquer le goudron, élément de base de la fabrication des charbons.
Soufre, divers graphites d'importation de Madagascar, coke de pétrole d'Amérique, fluorure de cérium et oxyde de cérium d'Amérique, naphtaline brute, élément de base pour la fabrication du noir de fumée. Ces produits arrivent par bateaux par le canal.
Produits fabriqués.
Balais pour machines électriques et automobiles.
Charbons pour les microphones appareillages
Anode pour lampe à vide.
Frotteurs pour pantographes de locomotives.
Contacts et pièces diverses en charbon.
Charbons pour projections cinématographiques, prises de vue, projecteurs militaires, applications médicales.
Electrodes : des piles et de four, pile A.D. à grande capacité pour toutes les applications.
Coussinets auto-lubrifiants.
Noirs de fumée spéciaux pour l'industrie du caoutchouc, des peintures, des encres.
Carboram : carbures métalliques durs pour usurage des métaux.
Outils de coupe, filières, matrices.
 
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